Pourquoi avoir mis en place la démocratie collégiale et participative à Saillans ?
Au départ, nous avons analysé des dérives importantes du système actuel : prise de pouvoir total d'une poignée de personnes (maire et adjoints), abandon de responsabilité des autres conseillers municipaux, aucune possibilité pour les habitants de participer aux décisions. Or une démocratie cela se vit tous les jours. Nous avons donc souhaité :
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intégrer la collégialité (tous les conseillers municipaux ont une compétence et participent collectivement aux décisions) ;
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impliquer les habitants : 7 commissions thématiques participatives ouvertes à la population sont organisées une fois par an ;
- amener de la transparence, avec des réunions communales, des lettres d'information, des compte-rendus en ligne. Tout habitant doit avoir la possibilité d'être informé pour donner son avis.
Cette gouvernance a-t-elle permis de faire émerger des questions liées à la santé ?
Saillans est une petite commune où se pose la question de l'accès aux soins. La commission santé/social a fait ressortir des problématiques liées à l'absence de dentiste ou aux déplacements pour les rendez-vous à l'hôpital. Mais plus que des questions de santé au sens strict, les commissions ont surtout fait remonter un besoin de solidarité, d'actions intergénérationnelles, comme aider les personnes seules par exemple.
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Quelles décisions concrètes ont été prises ?
Un petit groupe de bénévoles, "La petite' entraide", s'est par exemple constitué pour aider les personnes qui en ont besoin à remplir des papiers ou les emmener à des rendez-vous.
D'autre part des conférences sur la prévention seront prochainement organisées, avec l'intervention de professionnels de la santé, sur la question des risques, notamment auprès des jeunes.
Concernant l'accès aux soins, la commune, après avoir eu connaissance du prochain départ des médecins, et en concertation avec les professionnels, envisage de créer une maison médicale dans un local à côté de la mairie. D'autres actions ont été menées via les différentes commissions, toujours dans l'objectif général d'améliorer la qualité de vie des habitants : on peut citer le réaménagement du mobilier urbain ou encore la création d'une charte de l'enfant avant de mettre en place les nouveaux rythmes scolaires
Ce projet est donc global. Notre ambition c'est que le citoyen s'intéresse à ce qui se passe chez lui, qu'il ait la parole pour participer aux décisions et qu'il ait accès à différents services, pour se sentir bien là où il vit.
+ d'infos sur le site de la Mairie de Saillans
Fernand Karagiannis interviendra à l'atelier "Comment favoriser la participation effective des communautés à la prise de décision ?" lors des journées "La promotion de la santé : quel projet de société ?" les 28 et 29 novembre 2016 à Lyon (cf ci-dessous).
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“Place aux jeunes !” Un événement pour prévenir les conduites à risques des jeunes par le renforcement des compétences psychosociales
Fruit d’un an de travail avec les nombreux acteurs volontaires du territoire de Bièvre-Valloire, "Place aux jeunes!" aura lieu le 7 octobre 2016 à La Côte-Saint-André. Cette soirée autour des jeunes et ouverte à tous permettra de valoriser les talents et les initiatives des jeunes du territoire tout en nous faisant réfléchir sur le développement des compétences psychosociales comme levier de prévention des conduites à risques.
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"La Mammo de dépistage : pas de quoi en faire tout un plat !"
Dans le cadre d'"Octobre Rose", le mois de promotion du dépistage organisé du cancer du sein, l'association DOC Savoie et la délégation Savoie de l'IREPS organisent une soirée théâtre forum qui se déroulera :
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le vendredi 14 octobre 2016 à 18h30 au Scarabée à Chambéry
- le samedi 15 octobre 2016 à la salle "la scène" à Bourg Saint Maurice.
La troupe de théâtre "Les Belettes" jouera la pièce "La Mammo de dépistage : pas de quoi en faire tout un plat". Entrée et buffet gratuits.
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Prochains ateliers d'échanges de pratiques
"Les enjeux de la participation dans un projet de santé" le 11 octobre 2016 à Grenoble, "Parler aux jeunes et aux parents des addictions" le 13 octobre 2016 à St Etienne et le 20 novembre 2016 à Roanne...etc !
Retrouvez tous les ateliers d'échanges de pratiques organisés d'octobre à décembre 2016 dans le cadre du Pôle Régional de Compétences.
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"Je prends soin de mon doudou, mes parents prennent soin de moi"
Pour promouvoir la santé des enfants de 0 à 6 ans à Andrézieux-Bouthéon (Loire), les acteurs du territoire ont organisé, de janvier à juin 2016, de multiples actions à destination des enfants et de leurs parents. Ils se sont ainsi fédérés autour de la notion du prendre soin, faite de multiples gestes parfois invisibles, productrice de santé au sens large.
Consulter la synthèse du projet |
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Opération Moi(s) sans tabac
Inspiré d’une expérience anglaise, le "Mois(s) sans tabac" arrive en France en novembre. Pilotée par la nouvelle agence Santé Publique France, cette opération a pour ambition d’inviter les fumeurs à s’arrêter pendant 30 jours. L’IREPS RA délégation Isère, "ambassadeur" délégué du dispositif en Isère, a pour rôle d’informer les acteurs locaux sur la campagne et l’inscription au dispositif, les accompagner dans la mise en œuvre d’actions locales et l’accès aux outils de prévention.
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L’irrés-IST-ible expo est disponible !
Le CRIPS Rhône-Alpes et le Pôle Isère VIH proposent un nouvel outil pédagogique sur les Infections Sexuellement Transmissibles (IST), une exposition intitulée :"L’irrés-IST-ible expo". 10 panneaux et une expo "augmentée" grâce à des QR codes à découvrir rapidement…
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“ La Santé à Votre Porte”
Le 9 novembre 2016 à La Côte-St-André, et pour la 5ème année consécutive, l’IREPS RA/Délégation Isère et le Conseil Départemental de l’Isère mettent en place “La Santé à Votre Porte”. Cette opération permet aux habitants de ce territoire rural un accès plus facile à certains services de santé (bilans bucco-dentaires, dépistages, droits de santé, etc.). Un moyen pour certains de se rapprocher un peu du “prendre soin de soi”.
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A l'origine de l'Education Thérapeutique du Patient
Dans les années 2000, le monde médical, qui centrait jusqu'alors ses efforts sur le développement de la recherche médicale pour faire face aux maladies "de civilisation" (diabète, maladies cardio-vasculaires, asthme…) a du faire le constat suivant : malgré un arsenal médical de plus en plus performant, l’état de santé des patients atteints de maladies chroniques a du mal à s’améliorer.
Le degré d'observance des traitements constitue une première explication à ce phénomène. En effet, « dans les maladies chroniques, la compliance - c’est-à-dire les capacités du patient à adhérer au traitement qui lui est prescrit - ne dépasse pas dans le meilleur des cas 50% »(1).
Ce constat a nécessité un changement de paradigme pour élargir la santé à une vision plus globale, multifactorielle, qui intègre des déterminants psychosociaux dans le processus d’une maladie et plus largement dans la santé (2). Ce nouveau paradigme a permis de conférer une place prépondérante à la qualité relationnelle entre patient et soignant et privilégie la qualité de vie des patients à l’observance à tout prix du traitement médical. C’est dans ce contexte, que l’Education Thérapeutique du Patient (ETP) s’est progressivement inscrite au niveau règlementaire.
Ainsi la loi Hôpital Santé Territoire de 2009 introduit l’ETP dans le soin comme partie intégrante de la prise en charge thérapeutique du patient. L'ETP concerne des patients atteints d’une maladie chronique à tout moment de leur prise en charge. Elle doit les aider à acquérir ou consolider les connaissances et compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique (3), et maintenir ou améliorer leur qualité de vie. Elle leur permet d'acquérir de l’autonomie et d’adapter éventuellement leur mode de vie (4).
L’ETP se pratique aujourd'hui sous la forme de programmes qui doivent répondre à un cahier des charges et être autorisés par l'Agence Régionale de Santé (ARS).
Vers des collaborations entre milieu soignant et acteurs de l'éducation pour la santé
Centré sur les patients, le monde du soin apparait comme l’acteur "naturel" de l’ETP.
Or d'après le code de santé publique, les compétences nécessaires pour réaliser des programmes d’ETP sont d’ordre :
- relationnel
- pédagogique et d’animation
- méthodologique et organisationnel
- biomédical et de soins (6).
Pour de nombreux professionnels de santé, cela renvoie à des compétences nouvelles qui requierent une collaboration avec des nouvelles structures « œuvrant dans le champ de la promotion de la santé, la prévention ou l’éducation pour la santé [...] » (5). Dans ce cadre, les IREPS apparaissent comme des partenaires naturels des professionnels du soin pour des accompagnements ou des formations.
Ce partenariat parait d’autant plus légitime qu’il existe une grande convergence entre les principes et valeurs de l’éducation pour la santé et ceux de l’ETP. Toutes deux visent en effet le développement de la capacité d’agir des personnes. Elles sont également porteuses d’un projet social tourné vers la prise en compte des personnes, de leur réalité, de leurs préoccupations, de leur contexte de vie, et de ce qu’ils ont à en dire. Ainsi, Education Thérapeutique du Patient et et Education pour la Santé s’inscrivent dans une approche complexe et globale de la santé qui prend en considération les facteurs cognitifs, psychologiques et socioculturels qui influencent les individus dans leurs choix et impactent leur réalité de vie.
En ETP cela s'illustre dès le début des parcours, lors des bilans éducatifs partagés, où l'on fait connaissance avec les personnes pour découvrir qui elles sont, ce qu’elles vivent et dans quels contextes, ce qu’elles savent et croient, ce qu’elles peuvent faire, ce dont elles ont envie, ce qu’elles craignent, etc.
Enfin, Education Téharpeutique du Patient et Education pour la Santé partagent une certaine idée de l'attitude éducative nécessaire aux ateliers individuels ou de groupe : il s'agit de repenser la relation soignant-soigné, pour passer d'une position "expert-éduqué" à une posture "éducateur-s'éduquant", chacun étant reconnu avec des compétences et des savoirs spécifiques, en lien avec sa formation et sa profession pour les professionnels, avec son vécu de la maladie et la connaissance de son contexte de vie pour les patients.
L'Education Thérapeutique du Patient en pratique
La parcours d'ETP comprend plusieurs phases identifiées :
- le bilan éducatif partagé qui est un entretien individuel pour comprendre les besoins du patient et fixer avec lui des objectifs éducatifs ;
- des ateliers éducatifs individuels et/ou collectifs ;
- une évaluation des résultats et du processus.
L'ETP peut se pratiquer en hospitalier, en ambulatoire ou en ville. Les patients peuvent être accompagnés de leur(s) aidant(s) s'ils le souhaitent. Des techniques d’animation ou outils pédagogiques sont utilisés pour permettre l’expression de chacun en partant de là où en sont les patients dans leurs représentations, dans leurs attentes, leurs appréhensions, leurs pratiques. Les professionnels qui encadrent l’atelier sont dans une posture d’accompagnement, de soignant-éducateur.
La formation
Pour dispenser un programme en ETP, le professionnel doit attester d’une formation de 40h pour justifier des compétences requises (7). L’IREPS Rhône-Alpes propose ce type de formation en axant prioritairement le travail sur l’enjeu de la relation éducative, cœur de métier de l’éducation pour la santé (et plus largement de la promotion de la santé) et de l’éducation thérapeutique du patient.
L'approche pédagogiques de ces formations correspond à ce que tout programme d'ETP encourage entre professionnels et avec les patients : écoute, prise en considération des priorités et contraintes, dans le respect des équilibres et du rythme de chacun, démarche participative, prise en compte de la complexité...
Gwenaëlle BLANC, Gaëlle MANSON-COUËDEL, Lucie PELOSSE, Elise VALLIET,
Chargées de projets IREPS Rhône-Alpes
Des ressources
en Education Thérapeutique du Patient
en Auvergne-Rhône-Alpes
Le site web EPHORA, développé par l'IREPS Rhône-Alpes avec la collaboration et le soutien de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes, vous donne des informations sur :
- les programmes autorisés par l'ARS
- la réglementation
- les formations en Education Thérapeutique du Patient
- les associations de patients...
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1. Comité français d’éducation pour la santé. L’éducation pour la santé des patients. Un enjeu pour le système de santé. Vanves : CFES, coll. Séminaires, 2001 : 183 p.
2. Questions à propos de l’éducation thérapeutique, IPCEM, mai 2013.
3. Rapport de l’OMS-Europe publié en 1996, Therapeutic patient education-Continuing Education Programmes for Health Care Providers in the field of Chronic Disease, traduit en français en 1998.
4. Haut Conseil de la Santé Publique – avis relatif à la mise en œuvre de l’Education Thérapeutique du Patient depuis la loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hopital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST)-décembre 2014.
5. Journal Officiel du 22 juillet 2009. Loi « Hôpital, patients, santé, territoires » relative à l'éducation thérapeutique (programmes d'éducation thérapeutique, actions d'accompagnement, programmes d'apprentissages).
6. Journal Officiel du 4 août 2010. Décret 2010-906 du 2 août 2010 relatif aux compétences requises pour dispenser l'éducation thérapeutique du patient.
7.
Arrêté du 14 janvier 2015 "relatif au cahier des charges des programmes d’éducation thérapeutique du patient ».
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