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La lettre de l'IREPS Rhône-Alpes - n°4 - Décembre 2015

VIH : l’autotest au comptoir

Attendus depuis des années, les autotests de dépistage du VIH sont en vente libre en France depuis septembre dernier en pharmacie. Ils viennent renforcer l’arsenal du dépistage et visent d’abord les populations les moins réceptives aux outils classiques de la prévention.
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La réforme territoriale

Au 1er janvier 2016, dans le cadre de la réforme territoriale, les Agences Régionales de Santé d'Auvergne et de Rhône-Alpes seront regroupées pour former une seule ARS. Un nouveau territoire, une nouvelle organisation : quels enjeux et quelles conséquences sur la politique de santé ?
3 questions à Véronique Wallon, directrice générale de l'Agence Régionale de Santé Rhône-Alpes et préfiguratrice de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes
Dans le domaine de la santé, les défis en Auvergne et en Rhône-Alpes sont-ils les mêmes ?
La région Auvergne-Rhône-Alpes représente 13% du territoire national en surface, en population et 22 milliards de dépenses de santé annuel.
Auvergne et Rhône-Alpes ont des traits communs importants (par exemple ce sont deux régions de montagne).
La diversité de la nouvelle région est réelle, mais cette diversité - et les inégalités qu'elle peut engendrer - existe déjà en Rhône-Alpes.
En matière de santé, les grands défis restent les mêmes : faire venir des médecins dans des territoires fragiles, renforcer l'offre médico-sociale et en réduisant certaines inégalités sur toute la grande région, continuer de développer la prévention en santé auprès des populations notamment celles les plus éloignées du système, et, surtout, faire concrètement de la notion de "parcours" l'axe directeur de l'organisation de la santé.

Comment pourra se construire le futur projet régional de santé ?
Le premier projet régional de santé 2012-2017 a été institué dans chaque région, c'est un outil majeur dans le pilotage et la mise en oeuvre de la politique de santé au niveau d'une région. A l'aube de la préparation du deuxième, nous allons repréciser les objectifs prioritaires et nos cibles, pour mieux définir ce vers quoi nous voulons tendre.

Dans ce cadre, nous adapterons nos actions en fonction des besoins sur le terrain. La nouvelle loi de santé, en prévoyant un PRS plus ramassé et à dix ans, va également nous obliger à faire un effort de prospective.
Le suivi et l'évaluation du premier PRS nous aideront dans cette démarche. Des sujets très transversaux comme les découpages territoriaux, le fonctionnement de la démocratie sanitaire ou encore les modalités de coopération et de partenariat seront ainsi abordés dès le second semestre 2016.

Y aura t-il des changements concernant l'organisation de la promotion de la santé en Rhône-Alpes ?
Une politique volontariste est déployée en Rhône-Alpes, visant le renforcement des actions de prévention et de promotion de la santé, avec notamment un doublement des crédits à horizon 2017. Cette politique sera poursuivie à l'échelle de la grande région dans une logique affirmée de réduction des inégalités d'accès à la prévention. La loi de modernisation de notre système de santé, en donnant à la prévention un nouvel élan, vient conforter notre politique.
Dans ce contexte, les structures ressources joueront un rôle crucial à travers l'appui et l'accompagnement qu'elles assurent aux promoteurs et aux porteurs de projets. L'objectif est de renforcer et d'élargir leur intervention à l'ensemble de la grande région. L'ARS Auvergne-Rhône-Alpes y sera attentive et les soutiendra dans cette démarche. 

+ d'infos sur le site de l'ARS Rhône-Alpes

 
Evénements
Atelier pédagogique
"VIH/SIDA :
derrière les affiches, les clichés ?"

le 9 février 2016 à Grenoble
flecheProgramme
 
Promouvoir la santé des personnes agées : Repères et méthodes
18, 19 janvier et 11 février 2016 à Lyon Plus d'infos
 

Prévenir les conduites addictives des jeunes : la démarche en éducation et promotion de la santé
A destination du personnel de l’Education Nationale
21 et 22 janvier 2016 - Le Pouzin (07) - COMPLET
 

Concevoir un projet en promotion de la santé : méthodes et démarche éducative
29 février, 1er, 14 et 15 mars 2016 à Lyon Plus d'infos
 

Pour conduire une évaluation d'action du secteur santé ou social : apprentissage des outils et mise en situation
3, 17 et 30 mars 2016 à Lyon  Plus d'infos

Savoir utiliser les techniques d'animation pour des programmes d'Education Thérapeutique du Patient (ETP) et d'éducation pour la santé des patients
25, 26 avril et 23 juin 2016 à Lyon  Plus d'infos
 

Animation de groupe et relation éducative dans les actions de promotion de la santé
30, 31 mai et 14 juin 2016 à Lyon Plus d'infos

Concevoir et mener un programme d'Education Thérapeutique du Patient (ETP) et d'éducation pour la santé des patients
12 et 13 septembre, 10 et 11 octobre, 5 et 6 décembre 2016 à Lyon  Plus d'infos
 

logo PRC : réalisé dans le cadre du Pôle Régional de Compétences Rhône-Alpes  
 
Prévention des risques allergiques liés à l'ambroisie
En Ardèche, les enseignants de cycle 3 et animateurs TAP (temps d'activités périscolaires) souhaitant intervenir sur les liens entre la qualité de l’air et l'ambroisie pourront être accompagnés par l’IREPS dans la mise en place de leurs actions. Mis à disposition par l’ARS, le nouveau kit “Captain Allergo” permet d’aborder la thématique de manière ludique dans l’optique d’améliorer les connaissances des enfants sur l'ambroisie. Le territoire sud Ardèche bénéficiera d’un accompagnement plus spécifique.
Contactez la délégation Ardèche de l'IREPS pour plus de renseignements.

Le PIVIH est rocktambule
Le Pôle Isère VIH a inauguré un nouveau partenariat avec le Festival Rocktambule à Grenoble, qui réunit environ 5 000 personnes par soir : préservatifs avec packaging spécial, formation des bénévoles, messages de prévention sur les écrans d'information des festivaliers et stand d’information et de prévention.
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Comment le design peut-il faciliter l’accès aux soins pour les personnes en difficulté ?
L’IREPS collabore avec la Cité du Design de Saint Etienne afin de créer des supports simples, clairs et originaux, destinés à promouvoir, auprès des publics en difficulté, le recours aux dispositifs de soin ou de prévention telle que la CMU.
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Les Midis - 2 de l'IREPS en Isère
A l'heure du déjeuner, autour d'un buffet convivial, la délégation Isère de l'IREPS propose aux acteurs une nouvelle formule pour s'informer et échanger sur une thématique de santé : « Les Midis - 2 de l’IREPS ». Des rendez-vous organisés plusieurs fois dans l'année, après le succès de la première session qui eu lieu en novembre sur la question des autotests VIH.
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Offre d’accompagnement à l’évaluation d’une action du secteur santé et social
L'équipe ressource en évaluation du Pôle Régional de Compétences propose à 4 structures de la région Rhône-Alpes, pour 2016, un accompagnement personnalisé de leur démarche d'évaluation (entre 6 et 12 mois).
Attention : inscriptions avant le 8 janvier 2016 !
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Petite enfance et nutrition : démarrage du projet P.A.C.A.P
Le projet P.A.C.A.P a pour ambition de former les professionnels et sensibiliser les parents à la question de l'équilibre alimentaire et de l'activité physique des enfants de 0 à 6 ans. L'IREPS démarre cette dynamique territoriale début 2016 à Firminy dans la Loire, avec des séances pédagogiques et ludiques organisées dans des structures de petite enfance.
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“L’hygiène, parlons-en”
Une exposition permettant d’aborder l’hygiène sous toutes ses formes avec les publics et de les faire se questionner sur le sujet.
Point précarité santé
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"Graine de médiateurs"
Un guide pour accompagner les enfants et les jeunes dans l’apprentissage positif des conflits.
Université de la paix
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“Chemin de parents"
Un outil de médiation permettant aux parents de parler de leur conception de l’éducation, du rapport aux enfants et aux adolescents, de la vie de famille, des réponses éducatives...
Ecole des parents et des éducateurs
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"Migrants/étrangers en situation précaire. Soins et accompagnement"
Réédition 2015 de ce guide pratique pour les professionnels qui propose des réponses aux problèmes de santé des migrants et étrangers en situation précaire.
INPES
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VIH : l’autotest au comptoir

Attendus depuis des années, les autotests de dépistage du VIH sont en vente libre en France depuis septembre dernier en pharmacie. Ils viennent renforcer l’arsenal du dépistage et visent d’abord les populations les moins réceptives aux outils classiques de la prévention.


Les autotests VIH permettent, à partir d’une minuscule goutte de sang prélevée au bout du doigt, de déterminer rapidement (environ 15 minutes) s’il y a eu ou non contamination. Ils consistent donc en un auto-prélèvement qui va être ensuite auto analysé et auto interprété. Le tout dans un environnement domestique.

Ce dépistage à domicile est-il fiable ?

Oui. Produit par la société française AAZ et commercialisé par le laboratoire Mylan, le dispositif appelé «autotest VIH®» est le seul à ce jour à avoir obtenu le marquage «CE». Le test doit être réalisé 3 mois après une prise de risque pour être considéré comme valable (contre 6 semaines pour un test classique). Si dans les 3 derniers mois une possibilité de contact avec le VIH est identifiée, un résultat négatif ne permet pas d’affirmer que la personne n’est pas infectée par le VIH. Par ailleurs, comme il s’agit d’un test rapide à orientation diagnostique, un résultat positif devra obligatoirement être confirmé par un test Elisa de 4ème génération, réalisé en laboratoire d’analyses ou en centre de dépistage gratuit.

L’autotest est-il facile d’utilisation ?

Il est encore trop tôt pour répondre mais il convient de distinguer l’utilisation du dispositif de l’interprétation du résultat qui pourrait s’avérer plus compliquée que dans un idéal annoncé. Néanmoins, une étude de faisabilité concernant 411 personnes, réalisée par Thierry Prazuck et ses collègues (dont Gilles Pialoux) a conclu que le rapport risque-bénéfice concernant les autotests était en faveur de ces derniers. L'écrasante majorité des personnes ayant essayé les tests dans le cadre de cette étude a réussi à interpréter correctement le résultat. Un certain nombre d'entre elles ont toutefois eu besoin de s'appuyer sur le support technique, soulignant ainsi son importance. De même que le recours à Sida Info Service (0 800 840 800) qui fait office de hot line sur ce dispositif.

Dépiste-t-il d’autres IST ?

Non. Comme son nom l’indique, l’autotest VIH ne dépiste que le VIH et c’est sans doute la principale critique dont il fait l’objet. Certains acteurs craignent, en effet, qu’en se focalisant sur le seul VIH, on passe à côté des autres Infections Sexuellement Transmissibles comme la syphilis, les infections à chlamydia, les gonocoques ou encore l’hépatite B. Or les IST fragilisent les muqueuses et augmentent considérablement le risque de contamination par le VIH. Il s’agirait là d’un dégât collatéral particulièrement dommageable. Là encore, l’accompagnement de cet autotest, notamment par les pharmaciens, pour le resituer dans une démarche plus globale de dépistage des IST, est capital.

Son prix est-il abordable ?

Fichtre non ! Vendu de 25€ à 28€ et non remboursé par l’Assurance maladie (avec des prix observés jusqu’à 39€ dans certaines pharmacies) le prix serait même prohibitif pour les plus faibles revenus. Mais pas de panique, l’autotest VIH n’a pas vocation à remplacer les autres formes de dépistage : ni les tests classiques réalisés en laboratoire qui peuvent être pris en charge sur prescription médicale (5,2 millions en 2013), ni ceux des centres de dépistage anonyme et gratuit (344 000 en 2013), pas même les TROD (tests rapides à orientation diagnostique) effectués par des associations (56 500 en 2013). Pour l’instant, le mode de diffusion de l’autotest VIH est exclusivement officinal. Gageons qu’il sera, dans les années futures, également disponible gratuitement dans les associations de lutte contre le sida, à destination d’un public très ciblé.

Pour quel enjeu ?

L’autotest s’envisage donc plutôt comme un dispositif additionnel et complémentaire, destiné à ceux qui ont eu, jusque-là et pour diverses raisons, du mal à s’inscrire dans une démarche de dépistage.
Car en matière de dépistage, l’enjeu est de taille. Malgré les 5,6 millions de tests effectués chaque année, de nombreuses personnes échappent encore au dépistage en France. Sur les 150 000 personnes vivant avec le VIH aujourd’hui, on estime qu’environ 20 %, soit 30 000 personnes, ignorent leur séropositivité. Ces mêmes personnes seraient à l’origine de 60% des 7 000 nouvelles contaminations annuelles.

Le dépistage est la pierre angulaire de la lutte contre le sida. Un résultat négatif permet de valider une stratégie individuelle de réduction des risques. Un résultat positif permet à la personne d’adopter des comportements de prévention et de bénéficier d’un traitement antirétroviral adapté. Plus le dépistage est précoce et plus la prise en charge est efficace. On sait aujourd’hui que ce traitement a un double bénéfice. Un bénéfice individuel concernant la santé et l’espérance de vie de la personne séropositive elle-même. Un bénéfice collectif puisque que le traitement agit en prévention en réduisant très fortement le risque de transmission du VIH au(x) partenaire(s) sexuels.

Les outils sont donc à notre portée pour infléchir l’épidémie voire même l’éradiquer, encore faut-il les utiliser. Dans cette optique, la communauté de la lutte contre le sida se félicite de l’arrivée des autotests VIH qui, malgré les limites qu’ont leur reconnaît, ne peuvent que favoriser l’accès au dépistage, à la prévention et aux traitements.

Pascal POURTAU
Coordinateur du CRIPS Rhône-Alpes




 

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